Pouilles en camping-car

Nous voici arrivés dans le Mezzogiorno, le sud de l’Italie, les terres pauvres et arides 🌞 que Carlo Levi décrivait, après guerre, dans son livre Le Christ s’est arrêté à Eboli. Ce Sud, on va prendre le temps de le découvrir. Partons sur les petites routes de la Basilicate et des Pouilles en camping-car.

😤💩🤬 Galère 🤬💩😤
Comment on en est venu à faire des économies de chauffage…
Évidemment la vie en camping-car n’est jamais un long fleuve tranquille. On rencontre donc très vite notre première galère : la panne de chauffage☹️ ! Mais attention, pas la petite panne qui surgit par une nuit froide et pour laquelle il suffit de passer sur la deuxième bouteille de gaz… Non, LA panne 😵. Celle où on a beau faire le chauffage refuse de démarrer… Où plutôt une fois oui, 15 fois non… On ne sait pas pourquoi… Ce qui est sûr c’est qu’on se gèle parce qu’évidemment les nuits sont froides 🥶. On explore toutes les pistes de pannes de Truma, mais pour l’instant sans grand succès 😐. Bref ça commence bien, on fait des économies de chauffage… un peu malgré nous !

Petite incursion en Calabre

Avant d’arriver en Basilicate, on fait quelques jolies haltes dans le nord de la Calabre. D’abord à Praia a mare, un spot que nous avions découvert en 2018, au bord de la mer Tyrrhénienne, et qui nous plaît beaucoup. Sur les hauteurs, à 15 minutes de route, la neige est au rendez-vous. C’est ce qu’on aime ici : les montagnes parées de blanc qui tombent presque directement dans la mer. Et puis aussi les couchés de soleil de folie.

Et puisqu’on parle de montagne, on décide d’aller y faire un tour. On s’arrête deux nuits sur l’aire très tranquille de Morano Calabro.

😅🤪😱 Anecdote, fun fact 😱🤪😅 :
Ce village est un incroyable lassis d’escaliers. Curiosity est garé en bas et il y a un château à voir… tout en haut… On grimpe au hasard des ruelles vides. On croise quelques chats apeurés, quelques rares villageois… Ça sent le feu de bois et l’humidité. Quand on arrive presqu’en haut, depuis un point de vue, on aperçoit Curiosity tout seul sur son parking. Tout seul ? Non ! Une voiture vient de se garer juste à côté alors qu’il y a plein de place… Un mec descend et on le perd de vue à cause des arbres… C’est louche…🤨 Dans le doute, on abandonne l’ascension du village et on redescend vite fait… En fait le gars s’était juste garé pour aller à un enterrement… On n’a jamais l’esprit très tranquille en Italie, c’est le seul pays où on a eu des problèmes de vol, ça laisse des traces 😅.
Du coup le lendemain on se retape tout la grimpette pour enfin atteindre le château ruiné et son magnifique panorama !

La saison ne se prête pas aux randonnées dans le parc national de Pollino. Dommage, ça a l’air bien sauvage ! Nous rejoignons donc la côte ionienne pour quelques jolis bivouacs calmes. On arrive petit à petit en Basilicate…

Les Badlands de Basilicate : la Lucanie et ses calanchi

Nos abandonnons vite la plaine fertile où poussent agrumes, fraises, fenouils… Pour partir à l’assaut des villages perchés des calanchi.
Nous voilà dans un paysage désertique. Les collines d’argile sont ravinées par la pluie, érodées par le vent, on dirait de gros blocs de crème glacée au praliné en train de fondre. Au loin, on aperçoit les ruines de Craco, ville ravagée par un tremblement de terre il y a quelques dizaines d’années.

Nous la laissons de côté pour rejoindre Pisticci. Le gros bourg tout blanc, perché sur la colline, est visible de loin. Un tunnel permet de le rejoindre assez facilement. Pisticci a aussi connu une histoire tragique. Au XVIIe siècle un pan entier du village a disparu dans un glissement de terrain. 400 morts. Les habitants ont reconstruit… Sur la coulée elle-même😱. Ainsi est né le quartier de Dirupo (le précipice, en italien).
Nous sommes dimanche matin, le linge sèche dans toutes les ruelles ensoleillées. Odeur de propre, blancheur immaculée, on se croirait dans une pub pour la lessive qui lave plus blanc que blanc 😂.

« Que veux-tu de plus de la vie ? »

Vous connaissez le slogan qui a fait la réputation de l’amaro Lucano ? On découvre cette boisson célèbre en Italie, directement dans la fabrique au pied de la colline de Pisticci. Le musée est très agréable et on a droit à une visite guidée, en anglais, juste pour nous. Et évidemment, ça se termine par une dégustation 😬. Goût amer, comme son nom l’indique… À la fois vif et sucré, on se laisse tenter !

Un petit tour chez Francis Ford Coppola ?

On reprend la route direction Barnalda. C’est la ville où Francis Ford Coppola a un hôtel. On s’attend à marcher sur les pas du Parrain mais bof… Dimanche, ou hors saison, ou les deux… En tout cas c’est complètement mort. Du coup on redescend passer la nuit en bord de mer.

Un peu d’archéologie ?

Dans l’Antiquité des villes grecques florissantes étaient installées dans le secteur. Pythagore lui-même a enseigné ici. Les sites archéologiques ne sont pas super bien conservés et sont surtout fermés en cette saison. Nous ne voyons le gros temple dorique de Métaponte que de loin… On repart donc dans les montagnes !

Les Gravina : au bord du gouffre !

On va faire un tour pour découvrir de grands canyons qui découpent le paysage en petits morceaux. Ça oblige parfois à de longs détours avec de fortes pentes. À Ginoza on galère pour trouver l’aire de vidange… Entre les petites rues inutilisables à cause des voitures stationnées, heu…, posées n’importe comment et les pentes à 15% on s’amuse un moment !

Les pleins et les vides finalement faits, on se dirige vers la Gravina de Laterza. Au programme, petite rando le long de cet énorme ravin 🚶‍♂️🚶‍♀️! On est sensés voir des aigles, des porc-épics et des blaireaux, mais en fait rien. Juste les pentes abruptes couvertes d’une abondante végétation et un peu d’eau au fond. C’est un peu décevant mais le spot pour la nuit est plutôt agréable.

Les pouilles en camping-car : ça nous botte !

Le talon, côté mer ionienne

On tente vainement de se garer pour visiter Tarente. Mais le parking nous semble trop mal fréquenté🤨. On se casse donc ! Visite rapide de la ville en camping-car puis retour en bord de mer où les eaux sont incroyablement cristallines. Cette région du Salento sera l’occasion d’une série de jolis bivouacs, au pied des tours de défense contre les corsaires ou en bordure de stations balnéaires totalement désertées en ce mois de février. On profite du calme et de beaux couchers de soleil sur la mer ionienne. La côte alterne agréablement entre mini falaises rocheuses qui tombent doucement dans l’eau et plages de sable protégées par des cordons de dunes.

On s’offre un retour à la civilisation en visitant Gallipoli. Ceci dit la Città (la vieille ville), sur son île, est charmante mais tout est encore bien fermé. Par exemple, on ne peut pas visiter les espèces de grottes (frantoio ipogeo) où tournaient les moulins à huile qui fournissaient l’huile des lampes de toute l’Europe du 16è au 19ès. Dommage, ce devait être impressionnant ! On trouve tout de même un petit café histoire de savourer notre premier Pasticcioto des Pouilles : un biscuit sablé, rempli de crème pâtissière.

🎀Bon plan 🍽 : sur la Riviera Cristofo Colombus, un tout petit café fréquenté par les locaux. 2 cafés et deux Pasticcioti pour 5 euros. Les gâteaux sortent du four et sont encore tièdes 😋

Bout du monde : « Finibus terrae »

Nous qui aimons les bouts du monde, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur la pointe du talon de l’Italie ! C’est à Santa Maria di Leuca, qu’un grand phare blanc marque le passage de la mer ionienne à l’adriatique. Et si le lieu n’est pas hyper beau, c’est tout de même un symbole incontournable !

Quand on commence à remonter vers le nord, le paysage change imperceptiblement. Les falaises sont plus hautes, plus abruptes, et les constructions de pierres sèches, à la façon des trulli commencent à façonner le paysage.

Otrante et la côte adriatique

Avant d’arriver dans la ville on fait un bref détour pour voir un petit lac au fond d’une carrière de bauxite abandonnée. Pas vraiment incontournable, mais les couleurs sont belles !

Le petit centre historique d’Otrante est très mignon. Ruelles blanches, remparts, énorme Castro aragonais… Ce qui est original c’est la cathédrale avec son plafond à caissons, son sol entièrement couvert de mosaïque et sa crypte aux nombreuses colonnes. Les eaux du port sont incroyablement transparentes sous le soleil hivernal.

On s’offre une petite pause gourmande pour découvrir les fameuses puccia des Pouilles.

🎀Bon plan 🍽️🧺🧦 : la pucceria Oasi della pagnotta 🥙proche d’un parking avec laverie : très bons pains maison. Nous, on les a remplis avec des légumes et des petits poulpes. Le patron, très sympa nous offre son limoncello maison. Pucce poulpe et 2 légumes + bière à 10€/pers

Le temps est à l’orage. Les stations balnéaires qui doivent grouiller de monde en été sont totalement vides. On se croirait dans The Walking Dead ☠. Alors que le ciel noirci a vue d’œil on s’attend à voir surgir des zombies au coin de la rue…

😅🤪😱 Anecdote, fun fact 😱🤪😅 : on tombe dans le trou des Pouilles... Dans cette zone désertée nous trouvons un spot entre la mer et un bâtiment en ruine. L’accès n’est pas très aisé à cause de gros nids de poule dans une entrée étroite. Mais ça passe… Sauf que… Le lendemain les trous sont remplis d’eau. En voulant partir délicatement, on manque d’élan… Et c’est le drame…
Une roue avant tourne dans le vide au-dessus de la flaque. Pas un chat et pas un caillou pour combler le trou. On comble avec les ordures de la plage, un morceau de bois, quelques petites pierres mais ça patine… Et là, sorti de nulle part, surgit non pas un troupeau de zombies mais un groupe de fringants cyclistes italiens🚴‍♂️🚴‍♂️🚴‍♂️🚴‍♂️. Ils nous proposent leur aide. Tout le monde pousse et hop Curiosity finit par toucher terre ! Remerciement, photos souvenirs📸🤙… Ciao, Ciao👋,… On est sortis du trou des Pouilles !

Lecce baroque et gourmande

On quitte notre côte déserte pour visiter LA ville du secteur. Après la pluie de la veille et de la nuit, Lecce est rayonnante sous le soleil. La pierre blanche-dorée qui fait sa renommée ressort à merveille. C’est dimanche, l’heure de la messe, impossible donc de visiter l’intérieur des célèbres églises baroques. Mais les extérieurs sont déjà très beaux.

On se rabat sur les spécialités culinaires et on opte pour deux institutions historiques de la ville. D’abord le café pour goûter au fameux café leccese accompagné d’un pasticciotto fondant. On vous laisse découvrir dans la vidéo ce qu’est la café leccese. De ruelles en ruelles, on tombe ensuite sur une pucceria célèbre depuis trois générations. Nous voici donc attablés autour d’un sandwich copieusement garni de charcuterie et de burrata fondante le tout accompagné par la bière maison.

Repus nous partons chercher un spot au nord de Brindisi pour la dernière partie de notre tour des Pouilles en camping-car.

Trullis et villages blancs

Une dernière petite boucle nous amène à l’intérieur des terres. Une Italie toute blanche et verte nous attend. Les oliviers centenaires couvrent le sol à perte de vue. Au milieu de cette plaine surgissent quelques petites villes blanches, perchées sur des collines, resplendissantes sous le soleil…

En camping-car il vaut mieux éviter de s’engager dans les centres labyrinthiques. Mais une fois garés c’est un plaisir de déambuler dans les ruelles d’Ostuni, Cisternino et Locorotondo. Blancheur immaculée des murs, volets verts, pots de fleurs rouges, c’est très photogénique. Et à cette saison nous sommes seuls !

Petit à petit entre les villages, on voit de plus en plus de trulli. Et on finit par arriver dans le royaume de ces petites cabanes de pierres sèches : Alberobello. Le centre est très touristique mais en mars ça reste raisonnable. On peut se balader tranquillement et profiter d’une terrasse pour boire un Spritz et déguster quelques spécialités.

Maintenant, il ne nous reste plus qu’à rejoindre la côte pour une dernière nuit en Italie avant de traverser de Brindisi à Vlorë en Albanie

Info pratique : 230€ la traversée pour 2 personnes et 1 CC de 7,50m. Brindisi / Vlorë, 7h30.

Les pouilles en Camping-car : le vlog !

Notre itinéraire en Italie :

On vous dit à bientôt pour un nouvel épisode, en Albanie !


2 commentaires

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