D’Adélaïde à Norseman, nous empruntons la seule route goudronnée qui va de l’est vers l’ouest (et inversement…), l’A1 qui depuis Port Augusta se nomme l’Eyre Highway (1675km). La route sauvage qui traverse la plaine stérile de Nullarbor !

D’Adélaïde à Céduna

C’est encore la civilisation. Un bourg de temps en temps. Des approvisionnements possibles… On a déjà l’impression d’être dans le désert mais c’est en fait une région très cultivée. Comme les moissons ont été faites, il ne reste que de la terre et des tornades de poussière.

De cette partie du périple, nous retiendrons trois haltes très sympas qui ont nécessité de rouler sur des « gravel roads » (=larges pistes non revêtues), mais qui valaient bien de se faire secouer un peu.

La plage Sunset (Port Praham)

Beaucoup de monde dans ce petit campement les pieds dans l’eau. Nous y croisons même des Français en tour du monde ! Nous n’y passons qu’une soirée, après la visite d’Adélaïde. Mais cette soirée restera comme notre plus beau coucher de soleil (pour l’instant).

Doug et les kangourous

Un free camp dans la zone de conservation de Winninovie, au pied des Fingel Ranges. La gravel road s’est vite transformée en une simple « track »(=piste, sentier) bien cahoteuse… Mais au bout c’est super chouette. Une mangrove, une jetée, une plage infinie à marée basse… et le repère de Doug, propriétaire bavard des lieux. Le matin, vers 8h, on voit les kangourous passer prêt du camping-car et rentrer dans l’enceinte de sa maison🤔. En fait, ils ont open bar. Doug leur laisse à boire et à manger quand il fait trop sec.👍

En repartant de ce coin, au matin, nous vivons un véritable safari sur notre petite piste. Des kangourous partout qui traversent, qui nous regardent, qui sautent dans tous les sens… Des émeus qui courent, effrayés par le bruit du moteur… Tout ça rien que pour nous !

Les rocs en boule de Minnipa

Encore un superbe site. Les boules de granite, sculptées par l’érosion, changent de couleur au fil de la journée. Un joli petit terrain de promenade. Surtout qu’au détour d’un rocher, on peut surprendre un red-necked wallaby ! Seul bémol : des tonnes de mouches bien collantes qui cherchent à rentrer dans les yeux ou la bouche 🤮!

Un aperçu en vidéo :

De Céduna à Norseman

1200 km de rien… Avec plein de free camps le long de la route.

La galère :

Comme 1200 km de Nullarbor ce n’est pas assez, on commence par faire 150 bornes, on éclate un pneu, on revient 100 bornes en arrière pour changer la roue et réparer la durite de frein arrachée par la bande de roulement…

Merci au super gentil couple du village de Fowlers qui nous a aidé sur le bord de la route et au garagiste de Penong !👍

On repart donc pour cette fameuse grande traversée après tout de même 3 jours de stand-by (attente de la durite) !

Et on en profite pour faire un petit bilan de nos galères, en vidéo !

La plaine stérile de Nullarbor et les falaises de Great Australian Bight

De moins en moins d’arbres, … plus que quelques buissons bas et touffus, … quelques cailloux sur un sol jaune, une plaine infinie. C’est la Nullarbor (« aucun arbre » en latin) ! 10° la nuit, 35° en journée… Une platitude sans borne.🔆

En s’écartant un peu de la route, on peut voir les énormes falaises qui tombent à pic dans l’océan. Côte inhospitalière s’il en est pour tous les marins qui passeraient par là…

La quarantaine :

À la frontière entre le South Australia et le West Australia, un poste de contrôle improbable en plein désert 🛂. On te confisque tes fruits et légumes si tu ne les as pas mangés (ou cuisinés) avant. Déjà qu’on ne peut pas se ravitailler, en plus on ne peut pas avoir de stock… On ne laisse que 4 citrons à la « douanière » très souriante qui nous promet que ça agrémentera son gin du soir 😂

Info pratique : dans le sens ouest-est le contrôle  se fait à l’entrée de Céduna, vous pouvez donc voyager avec vos fruits et légumes.

Les big things et autres surprises de route

Le trajet est rythmé par les panneaux et les roadhouses. Ces pompes à essence / motel / supérette / douche… Elles ont toujours une petite distraction à proposer : aigles, un trou du golf de Nullarbor (le plus grand golf du monde. 18 trous répartis sur un peu plus de 1300 km !)… Du coup, ça rend la traversée du désert beaucoup plus soft puisqu’on sait qu’on trouve de temps en temps une oasis !

Une collection sympa de panneaux !

Les road-trains

Chargés de minerai, d’énormes machines agricoles, de paille, de tuyaux, de carburant, d’explosif… ces immenses camions à 2, 3 voire 4 remorques sillonnent sans relâche l’Eyre Higway à 100 km/h. Ils sont impressionnants  !

L’odeur des cadavres de kangourous

Pendant le trajet nous avons croisé 5 cyclistes traversant le désert d’ouest en est. Quand tu t’embarques dans ce genre d’aventure,  j’imagine que tu t’attends à avoir chaud, à avoir soif, à devoir composer avec les road-trains, le vent parfois violent, les tourbillons de poussière,  les mouches assoiffées qui se collent obstinément à ta bouche et tes yeux. Mais est-ce que tu as conscience que tu vas rouler pendant des centaines de kilomètres dans l’odeur écœurante des cadavres de kangourous  ? Nous, en tout cas, on ne s’y attendait pas. On avait bien lu par ci par là qu’il y avait beaucoup de kangourous morts le long de la route, mais nous n’aurions jamais imaginé une telle hécatombe. Pendant 10km pris au hasard, nous avons compté pas moins de 103 morts (du fraîchement tué au squelette blanchi par le soleil)

Pendant la journée,  rien ne bouge dans le bush. Par contre, dès que le soleil commence à descendre, on voit des troupeaux de kangourous qui s’égaillent à 20 ou 30 m de la route. Plus le soleil baisse, plus ils se rapprochent. On commence à voir des cadavres frais au milieu de la route, attaqués par les aigles. Il est alors urgent de s’arrêter pour la nuit. De la tombée du soir au petit matin, la route appartient aux marsupiaux et aux road-trains…

146,6 km de ligne droite

La plus longue ligne droite d’Australie. Franchement, quand on vient de l’est, on a déjà tellement peu tourné le volant, qu’on ne s’en rend pas vraiment compte😆

Au final ce fut une belle traversée. Et avec le recul on peut dire qu’elle n’est pas si éprouvante que ça. On croise du monde régulièrement (même si ce n’est pas la foule des grands jours !), les roadhouses permettent de s’approvisionner régulièrement en essence, boissons et pies,  la route est plutôt bonne et large, étonnamment on capte assez régulièrement le téléphone et/ou Internet. Et puis il y a quelques arrêts très sympas à faire, comme les points de vue du Great Ocean Bight.

Grâce au drone, on vous embarque avec nous sur cette portion du road-trip :

Chouette expérience !😀

Prochaine étape : on retrouve la mer, en compagnie de charmants compagnons…
Catégories : AustraliePays

1 commentaire

Où caresser des kangourous ? À Esperance ! - Les Epicurieux · 14 avril 2019 à 10 h 43 min

[…] à Esperance marque réellement la fin de la traversée du désert. On retrouve de l’herbe verte […]

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