31 mai. Arrivée en Norvège. C’est parti pour la Laponie en camping-car ! En 30 km, nous sommes passés de la neige et des lacs gelés à la plage du fjord de Narvik ! Nous quittons la Suède. L’arrivée en Norvège par la E10 est pleine de charme, les belles maisons en bois de toutes les couleurs sont construites en équilibre sur les rochers, entourées de petits lacs, les rennes se baladent, c’est bucolique. Mais quand on arrive sur Narvik, on trouve surtout un nombre incroyable de camping-cars sur le spot de la plage au fond du fjord… Il va falloir sortir rapidement des sentiers battus 😬.
Les îles Lofoten ne font officiellement pas partie de la Laponie, mais comme nous passons tout près, ce serait dommage de ne pas y refaire un saut.
Sommaire :
Les Vesterålen
Nous avions déjà visité les îles Lofoten (voir ici), nous allons donc nous concentrer sur le nord de l’archipel : les îles Vesterålen, en espérant qu’elles soient un peu moins fréquentées. Alors que nous sommes arrivés sous un chaud soleil printanier, le climat norvégien reprend vite ses droits… À Tjelsund il faut ressortir pulls et anorak pour aller pêcher. On a connu des spots plus mignons, mais l’ancien quai de ferry permet de pêcher dans des eaux assez profondes. Les premiers cabillauds arrivent rapidement dans l’assiette 😋.
Sur la rive opposée, on aperçoit quelques rennes avec leur faon🥰. Et dans la soirée une loutre vient pêcher devant Alain (autant dire qu’elle lui pique le poisson 😂).
Fjords profonds et immenses sommets déchiquetés forment un paysage unique et grandiose. On évolue dans la carte postale norvégienne ! Après avoir fait le plein de GPL à Harstad, on choisit un parking au bord d’une petite route peu passante pour voir le soleil de minuit. Il fait beau, l’horizon est libre, aucune montagne ne vient couper le champ de vision. Le spot est parfait. En attendant l’heure fatidique, on voit un aigle et un marsouin🦅🐬. Mais finalement, à minuit, le ciel est couvert de nuages😒😭. Ceci dit, pas de doute possible : il fait parfaitement jour !
En Norvège, les routes sont souvent longues. Il faut sans cesse contourner des fjords. Alors parfois, on préfère prendre un ferry qui coupe tout droit ! À Kvaefjord, avant de prendre le bateau, nous faisons un petit peu de piste pour aller dormir au fond du fjord. La baie est juste pour nous et plein d’animaux qui viennent à marée basse (chevaliers gambettes, harle huppée, aigle) ! Même un renne albinos solitaire 🤍. Il y a un petit côté « Pays de Blanche Neige » dans ce spot. On voit aussi un petit groupe de marsouins. Il ne manque que l’élan ! Petit coin de paradis…
Andoya
Le lendemain, nous embarquons sur le ferry pour gagner l’île d’Andoya. La plus nordique de l’archipel. Une tentative de pêche sur une jetée reste étrangement infructueuse. Pas un poisson en vue. Étrange… Mais tout à coup on comprend : quatre grands yeux nous fixent 👀👀 ! Deux phoques sont en train de se demander ce que nous fabriquons dans leur garde-manger…
Ok, les gars, on vous laisse le poisson🐟, on mangera des saucisses🌭 😬. (La Norvège n’est, à notre avis, pas un haut lieu de gastronomie et tout y est très cher. Voir notre article de 2018.)
La route littorale qui mène à Andenes est spectaculaire avec ses falaises qui tombent droit dans la mer. Vous pouvez faire une pause à et prendre un bateau pour aller voir les macareux, les mouettes, les guillemots, … qui nidifient sur le « rocher aux oiseaux » (~79€/personne ). Si vous préférez voir les baleines, des safaris photos sont organisés depuis Andenes (150€/pers). Mais comme elles sont très proches de la côte dans ce secteur, on peut espérer les voir en prenant le ferry entre Andenes et Gryllefjord (1h40, 125€).
C’est ce que nous faisons. Jumelles, anorak, appareil photo, tout est prêt. J’en oublie que j’ai le mal de mer…. Du coup j’oublie aussi de prendre un cachet et passe le voyage à serrer les dents, sans rien voir du paysage 😂. Précisons que cette ligne ouvre début juin et qu’elle est peut-être à éviter en haute saison vu le monde qu’il y a déjà maintenant (en particulier dans l’autre sens , où ça bouchonne grave à l’embarquement 😲).
Nous finissons par arriver sur Senja et nous passons la nuit sur le parking de l’ancien musée des trolls (il reste quelques spécimens mais le musée est maintenant fermé)👍.
Cette fois nous entrons en Laponie !
Nous évitons Tromsø que nous connaissons déjà et que nous vous recommandons (cf ici). On prend la E6 pour filer vers l’Est. On fait quelques pauses pour pêcher, sans succès. Jusqu’à ce que nous arrivions au bout d’une ancienne route qui longe le Kåfjord… L’accès à l’eau est plutôt acrobatique, surtout sous la pluie. Mais la mer est profonde et dès le premier lancer, ça mord. Les lieux noirs sortent les uns derrière les autres. On met quelques filets au congélateur et on finit par pêcher en remettant les poissons à l’eau. Pour ne rien gâcher, le cadre est magnifique avec une vue imprenable sur les Alpes Lindgren. Nous voyons enfin notre premier soleil de minuit qui refuse de descendre dans la mer !
Un peu fatigués de rouler, nous faisons 3 jours de pause à Kvaenangen. Le coin n’est pas très sauvage, beaucoup de camping-cars défilent, mais c’est pratique (eau propre, eau noires, supermarché). On reste trois nuits pour travailler un peu 😅.
Les poissons du port sont trop petits (pas à la maille) mais ça a l’air de régaler les marsouins et les loutres !
Comme il faut bien avancer nous reprenons notre route vers l’Est et nous arrêtons au fond du fjord d’Alta. Alain avait raté un mémorable flétan la dernière fois. On essaie de le retrouver😅. Mais, malgré tous nos efforts, on ne pêche que quelques délicieuses plies et une truite !
Alta est le dernier point d’approvisionnement en GPL avant les Pays Baltes. On remplit donc nos deux bouteilles pour tenir le coup pendant de longues semaines en Norvège et Finlande ! Il va falloir économiser le chauffage (heureusement on a le Vebasto), les douches chaudes et les repas au four…
Direction les bouts du monde de la Laponie en camping-car !
On n’ira pas au Cap Nord cette fois, on connaît déjà. Mais on décide d’aller au Cap Nord des géographes.
Avant, on fait un arrêt dans notre spot de pêche au crabe royal. Il y a des Allemands qui squattent… Ils ont une super technique avec une cagette à légumes équipée d’un filet de poisson. Il la descende au pied du ponton et la retire régulièrement avec un crabe dedans ! Notre technique de pêche, qui avait bien marché en 2018, nous laisse bredouillent (il faut dire qu’ils monopolisent un peu le lieu, mais heureusement, ils nous offrent un 🦀).
Péninsule de Nordkinn
Après un arrêt « soleil de minuit » sur le Fjord de Porsanger, nous arrivons sur la péninsule de Nordkinn. Après une belle randonnée géologique, nous atteignons Gamvik. Puis Slettnes, le phare continental le plus septentrional ! Le Cap Nord des géographes…
La route pour arriver à ce bout du monde est complètement lunaire. Une mosaïque de petits lacs et de roches grises, des patchs de neige, des immenses troupeaux de rennes. C’est magnifique 🤩.
Nous vous conseillons la super rando depuis le phare. 8,8 km. On est seuls au monde avec les rennes, les oiseaux, la plage de sable blanc, la mer turquoise, le soleil et la vue sur le « Cap Nord touristique » dans la brume. On observe les labes, ces oiseaux « pirates » qui poursuivre les mouettes jusqu’à les faire régurgiter…
Trop contents : on a trouvé une paire de bois de rennes super belle 🤩.
Par contre on n’a pas vu de 🦊 alors qu’ils ont l’air nombreux dans le coin.
Cerise sur le gâteau : malgré la brune de fin de journée, le ciel se dégage et on a un beau soleil de minuit !
Après un arrêt dans le gros port de pêche industriel de Mehamn, nous quittons la péninsule et regagnons le spectaculaire Tanafjordvaien, cette route qui va nous conduire dans l’Est.
2e bout du monde : la péninsule de Vardø.
Nous faisons un premier arrêt pour admirer la photogénique église de Nesseby. Et nous balader dans la réserve naturelle attenante.
Varsø est une bonne étape pour les services, les courses, une agréable balade au milieu des oiseaux et un bivouac spacieux.
En continuant la route, on trouve quelques spots sympas, avec d’agréables balades (Ekkerøy naturreservat) pendant lesquelles nous ne rencontrons que des oiseaux !
Vardø : street art et faune marine
On peut maintenant rejoindre Vardø. Les troupeaux de moutons déambulent librement. La route se fait progressivement de plus en plus sauvage. Puis on plonge dans un tunnel, comme dans une gueule de poisson ( il y a une sorte d’œil peint sur la paroi ). Ça descend raide pour passer sous la mer. On ressort de l’autre côté sur l’île de Vardø. Tout au bout du gros bourg, les camping-cars peuvent se garer au bord de la mer de Barents, devant des îlots où nichent quantité d’oiseaux. On se rend vite compte qu’il a beaucoup d’agitation dans l’eau. Les phoques se font des bisous et les rorquals chassent dans l’entrée du port😲. Pas facile de photographier les têtes et les queues des baleines 🐳. Allez voir notre vidéo ci-dessous pour les admirer !
On part à pied pour visiter les œuvres de Street art qui sont parsemées dans la ville et la citadelle. Les mouettes sont installées partout !
On pousse la promenade jusqu’au « dragon ». Une belle œuvre en pleine nature. Dans la mer, c’est festival de rorquals pendant que nous improvisons un pique nique. Les rorquals sautent carrément hors de l’eau, c’est magique, même si on loupe la photo…
On termine la balade au mémorial des sorcières qui rend hommage aux 91 femmes qui ont été brûlées dans le secteur au XVIIe siècle sous les prétextes les plus absurdes. Ce mémorial de Steilneset est une œuvre remarquable et impressionnante de Louise Bourgeois et Peter Zumthor.
Hamningberg : bout du monde lunaire !
Le lendemain matin, nous prenons la direction du bout du monde. Une route en voie unique, lunaire, au milieu d’amas de roches noires déchiquetées, qui nous conduit à Hamninberg. En chemin, on s’arrête sur le bord pour admirer une bande de rorquals en pleine orgie. Il y a des milliers de mouettes au dessus d’eux. L’eau bouillonne. On aperçoit des gueules ouvertes qui absorbent tout. C’est impressionnant, comme dans les films animaliers (à voir dans la vidéo en bas de page).
Au bout de la route, quelques maisons, un troupeau de rennes et un parking pour passer la nuit. Malheureusement, il pleut et on ne peut que partiellement profiter du paysage embrumé.
Après une nuit calme, on quitte ces paysages incroyables pour regagner Varsø.
On reprend la route en direction d’un dernier bout du monde…
En chemin, petit arrêt au Cultural Heritage Site Ceavccageađge/Mortensnes. Ce mini-musée propose une balade archéologique pour découvrir les différentes traces d’habitation depuis l’âge de pierre. On n’oublie pas de manger une bonne gaufre dans le musée pour terminer !
On atteint Kirkenes, dernière grande ville avant la Russie, dernière étape du ferry Hurtigruten qui parcourt le littoral norvégien. La ville n’est pas sublime, mais on peut y visiter le Musée Savio (artiste Sami) et musée de la frontière (sur l’occupation allemande pendant la 2e GM). C’est aussi pratique pour faire les pleins et les vides et les courses. En montant sur les hauteurs, on fait une belle rando boueuse avec vue sur la mer et le fjord. On en profite pour passer la nuit sur place et on aperçoit un renard près de notre bivouac 🦊.
Après 25 km de route pourrie et 10 km de bonne piste qui longe la frontière russe de très très près, nous gagnons notre dernier spot du bout du monde. Grense Jacobselv est le dernier hameau de l’occident. On ne dira pas que c’est un bivouac « sauvage » ou « seuls au monde » car on ne se fait plus d’illusions. Tous les bouts du monde norvégiens sont blindés de monde… Et celui-ci est en mode « boîte de sardines ».
Devant nous, au loin, Vardø.
Et, sur la piste d’arrivée, la dernière église protestante qui se dresse face aux Russes orthodoxes de l’autre côté de la rivière.
Ici, beaucoup de militaires veillent sur la frontière et interdisent de photographier la rive russe…
On profite une dernière fois des phoques, des dauphins, des oiseaux marins et d’un magnifique soleil de minuit sur la mer de Barents.
Après un bref arrêt devant la frontière russe, fermée, il ne reste plus qu’à retourner en arrière pour rejoindre la Finlande à Näätämö.
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