Arménie en camping-car

Après un bref passage en Géorgie, nous sommes donc arrivés à la frontière de Bavra (la bien nommée, Cf ci-dessous...) en milieu d’après-midi, à nous l’Arménie en camping-car !

Welcome in Arménia !

😤💩🤬 Galère 🤬💩😤 : la frontière kafkaïenne.
Il pleut. Un premier gars contrôle l’intérieur du camping-car. Puis il nous sépare. Alain doit passer le contrôle des passeports avec le camping-car et moi dans le couloir d’un bâtiment. Pour moi, ça passe normalement. Je ressort de l’autre côté. Je vois Curiosity arrêté, Alain au volant…. 10 minutes passent.
Un gars finit par l’appeler. De loin je vois que le système de reconnaissance faciale semble HS… Alors Alain prend la pause 36 fois, et ça finit par marcher. Il avance, j’ai le droit de rejoindre le véhicule. Un 2e gars inspecte alors l’intérieur. D’un geste vague il nous envoie de l’autre côté du site. Nous comprenons (parce qu’on l’a déjà fait en Albanie) qu’on doit passer Curiosity aux rayons X.

On attend, on attend, personne ne nous dit rien. On finit par avancer quand un camion libère la place. Nous trouvons un bureau, un gars sympa fait le contrôle en nous parlant de « François » Macron qui est 👍. Contrôle terminé, il nous dit d’aller au bâtiment des douanes.
On se gare. On y va. Quand Alain commence à remplir un formulaire, une nana nous tombe dessus en disant qu’on a rien à faire là qu’il faut aller… on sait pas où 🤔. Nous finissons par comprendre qu’il faut reculer le camping-car dans la file des camion pour le peser… ok. Marche arrière, avant, arrière…. ça marche. Finalement on a un papier, on peut retourner au bureau…

On attend qu’un camionneur finissent son enregistrement. C’est à nous mais la nana nous dit, non d’abord il faut aller au bureau d’à côté pour changer l’argent et payer la taxe pour l’environnement et l’état des routes…. ok… on paye 25€ et on re-revient au bureau. Et là ça prend une plombe pour enregistrer le camping- car 😴.
Il faut ensuite retourner de l’autre côté, vers les rayons X, pour payer l’assurance. Deux gars cloppent dans un mini bureau. Au milieu de la fumée, ils nous enregistrent. Encore 1 plombe, encore 25€. Mais là on nous offre des biscuits pour patienter…

Et là c’est fini ! Une dernière barrière. On file alors tous les papiers accumulés pendant le parcours du combattant à un dernier contrôleur. Précisons qu’à chacune des étapes, le passeport et la carte grise ont été scannés ou photocopiés. Je crois qu’on est bien fichés !
Bref nous étions seuls et nous avons mis plus de 2h30 pour passer 😬, pas facile l’Arménie en camping-car… Et pour ce souvenir du nom du poste frontière, c’est facile : c’est là où tu en « Bavra(s) »…

Première nuit, au petit bonheur la chance…

Avec tout ça, il pleut, la nuit tombe et on recommence une route champ de mines. Les trous sont moins profonds qu’en Géorgie mais très nombreux. On s’arrête sur le premier bord de route non boueux. Welcome. Bonne nuit !

Le lendemain, on se réveille dans un beau paysage. Nous sommes à environ 2000m d’altitude. Tout est verdoyant. Les nuages s’accrochent aux sommets enneigés. Vu l’état des pistes boueuses et pleines d’eau nous renonçons à rejoindre le parc national du lac Arpi ou un quelconque spot nature. Direction Gyumpi, la 2e plus grande ville du pays.

Émouvante Gyumri, un coup de cœur de l’Arménie en camping-car.

On passe une première aprem tranquille, au pied de Mère Arménie et de la forteresse noire. Après notre marathon de frontière on n’a rien envie de faire et de toute façon, comme d’hab il pleut…

Le lendemain… La matinée promet d’être ensoleillée, nous partons donc à pied pour visiter le centre ville. Les premières rues sont dégradées, les bâtiments de pierre noire plutôt tristounets. Il y a ici un air de fin du monde, un petit quelque chose, aussi, du fin fond de l’Alaska ou du Yukon… Et puis on arrive dans une zone plus commerçante. Ça s’anime. Marchands de fruits, de légumes, super fabricant de pain lavash (à voir dans le vlog). On commence donc à apprécier.

Hommage à Charles Aznavour

Nous finissons par déboucher sur la place centrale. Le musée est fermé, mais des hauts parleurs de l’imposante mairie s’échappe la voix de Charles Aznavour. Elle remplit toute la grande place. Le dernier concert de l’enfant du pays est rediffusé. C’est très émouvant de l’entendre là, comme s’il était présent.

Puis, on empreinte une jolie petite rue piétonne pleine de petits cafés. Ambiance européenne qui tout à coup fait du bien après 2 mois d' »Orient ». On remonte les Champs Élysée locaux. Le grand axe est propre, moderne, animé. Mais dès que l’on regarde les petites rues qui s’échappent, on retrouve la terre battue et les façades dégradées.

On s’offre une petite pause zen dans un café hyper moderne à la déco écolo. Moment cosy, sur fond de Beatles. Bulle pas du tout typique, mais qui ressource…

🎀 Bon plan 🍽 : surtout pour les amateurs de thés et d’ambiance cosy : Herbs & Honey.

Nous reprenons notre balade. On voit les toits des églises effondrées qui ont été conservés au pied des édifices reconstruits. On s’écarte du centre, on retrouve les vestiges d’une grandeur passée. Nous avons déjà visité pas mal de villes qui ont eu un passé glorieux puis ont sombré. Mais celle-ci est vraiment spéciale. C’est difficile d’expliquer l’atmosphère. Au milieu du XIXè Gyumri était la capitale locale des Russes. Elle est ensuite passée aux mains des Turcs (1918), puis de l’Arménie soviétique (1921).

Les traces du séismes de 88

Puis, en 1988 elle a été ravagée par un séisme. Les demeures bourgeoises du temps de sa splendeur n’ont pas toutes été reconstruites, loin s’en faut. Certaines sont moitié éventrées, moitié habitées. De ce fait, Gyumri nous est apparue comme une ville de forts contrastes : moderne et archaïque, riche et extrêmement pauvre, pimpante et ruinée, le tout sur une très petite surface. C’est troublant.

Les Volga, les Lada, les camions hors d’âge de l’époque soviétique sont légions. Si bien qu’on se croirait un peu dans le film Good bye Lénin

Au final, c’est vraiment un lieu à découvrir. Et incontestablement un moment très marquant de notre road-trip 🥰

On n’a pas de 4×4, et c’est pas bon pour faire l’Arménie en camping-car !

Et du coup on galère à trouver des bivouacs. Car toutes les pistes sont inaccessibles pour nous. On trouve quelques parkings d’église, mais rien de génial.

😅🤪😱 Anecdote, fun fact 😱🤪😅 : quand il est important de connaître les traditions locales avant de choisir un bivouac…
On se gare sur le petit parking de Saint-Stefanos, qui a le mérite d’être goudronné. On n’est pas très loin de la route. D’abord, une voiture passe et donne 3 petits coups de klaxon. Coucou ! 3 minutes après , 2e voiture et re tut tut tut… Ils sont accueillants dans le coin ! Au bout de la 4e, on comprend qu’il y a un truc… Ici la croyance veut que l’on klaxonne trois fois en passant devant Saint Stephanos, pour se porter chance 😅. Et c’est valable nuit et jour…

Forteresse d’Ambed, le jour du loup !

On grimpe à 2200 m, sur les flancs du volcan pour voir les vestiges de la grosse citadelle.

La route est belle mais très étroite. On rencontre les campements de bergers nomades et en redescendant on voit un beau loup, presque blanc sur le bord de la route. On se regarde un moment et il repart. Instant magique…🥰

N’ayant trouvé aucune piste accessible sur la steppe, nous allons finalement dormir sur le parking du monument de l’alphabet arménien… Un sculpteur a représenté toutes les lettres de cet alphabet que nous n’avons pas cherché à étudier, il faut bien l’avouer… Un peu plus loin, on trouve une énorme croix, constituée… de croix…

Le vlog de l’Arménie en camping-car (partie 1):

A suivre…


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