Après deux mois très paisibles en Grèce (voir ici et là), il est temps de passer à autre chose ! La Turquie en camping-car est-ce que ça va être aussi bien ? Est-ce qu’on va trouver facilement de bons bivouacs ? Va-t-on toujours apprécier ce pays dans lequel nous ne sommes pas venus depuis plusieurs années ? on vous raconte tout ça ! Et pour ne pas trop changer ça commence par une galère (on sait bien que vous aimez ça !)
Sommaire :
Autour des Dardanelles
😤💩🤬 Galère 🤬💩😤 :
Entrer en Turquie en camping-car se mérite. On ne sait pas si c’est tout le temps comme ça pour passer à Ipsala, mais aujourd’hui on y est resté 3 heures 30. Sans raison particulière… pas un monde de dingue, pas de fouilles, pas de test Covid, pas de traitement particulier du camping-car… c’est juste très très lent⏳. En plus on a choisi la mauvaise file 🚗🚓🚕🚙 (je suis sure que vous c’est pareil, non ??). Sur celle de gauche on serait partis 45 minutes plus tôt !
En fait, il y a juste un contrôle des passeports, puis un contrôle des papiers du véhicule avec un enregistrement (c’est ça qui est long pour certains). Pas de contrôles liés au Covid. Quand on montre nos pass sanitaires au gars, il les balaie d’un revers de main et nous dit « Finish Covid« … Devant nos airs septiques il ajoute « Inch Allah... »
Bref on a passé 3h30 à attendre pour des formalités de 5 minutes (pour notre cas). L’organisation n’est pas terrible, la motivation non plus semble-t-il…
Conseil : s’il n’y a que 2 files, choisissez celle de gauche. Dans celle de droite les autocars viennent s’intercaler pour faire les formalités et c’est long, long, long !
Malgré le temps passé pour entrer en Turquie en camping-car, on arrive à descendre un peu le long du détroit des Dardanelles. Ouf ! On passe la nuit à Eceabat, dans le bourg, avec vue sur le détroit et les dauphins. On ne prend pas vraiment le temps d’explorer cette zone avec ses monuments commémoratifs de la terrible bataille de Gallipoli (première guerre mondiale). Il faut dire que le secteur est en travaux et ne donne pas trop envie de flâner.
Dès le matin nous sommes donc à pied d’œuvre pour traverser avec le ferry. Il y a un nouveau pont suspendu qui vient d’être inauguré, mais l’emprunter coûte environ 20 euros (à vérifier). Avec le ferry, c’est 25 minutes et 10 euros pour arriver à Çanakkale.
Mais où sommes-nous arrivés ?
😅🤪😱 Anecdote, fun fact 😱🤪😅 :
Quand tu as l’impression de débarquer en Corée du Nord… Quand on est sortis du ferry on s’est retrouvés plongés dans un autre monde. La ville (la première que nous traversons) est entièrement rouge et blanche. Il y a des drapeaux turcs partout (mais vraiment partout, partout !!!). D’immenses drapeaux à l’effigie d’Erdogan et d’Atatürk sont déployés sur toute la hauteur des immeubles. Les cours d’écoles sont jonchées de fanions rouges et blancs. On est sans voix. Drôle d’ambiance…. On se dit que vu de France on n’avait pas pris l’ampleur du nationalisme et du culte de la personnalité… Et puis en regardant les horaires d’ouverture d’un magasin sur Google, je vois le calendrier… Aujourd’hui c’est la Fête de la Souveraineté nationale Turque. On comprend mieux 😅 !
Ceci dit, chez nous, même le 14 juillet, on n’a pas des drapeaux de 13x4m (au moins) avec le portrait d’Emmanuel Macron😉.
Troie, sur les traces de la belle Hélène, d’Ulysse et de tous les personnages de l’Illiade !
On ne pouvait pas passer à côté de ce site mythique sans aller le visiter. On vous conseille de commencer par le musée qui est très beau, très moderne et qui permet de comprendre l’agencement des vestiges.
Le site lui-même n’est pas immense. Il y a 9 niveaux d’occupation, mais sur une surface assez réduite. Tout se superpose. Il reste peu d’élévations, c’est donc assez peu parlant.
À l’entrée du site on peut voir une reconstitution du fameux Cheval de Troie. Un peu kitch, il faut bien l’avouer… On a loupé celui de Çannakale, qui a servi pour le film Troie et semble plus classe…
Premiers bivouacs turcs
Les coins sont sympas mais sans plus. En fait, il faut s’habituer et revoir les standards à la baisse par rapport aux spots de Grèce. Ici c’est très urbanisé et quand on trouve un coin à peu près sauvage c’est toujours un peu crado. Du coup on a souvent une première impression bof bof. Même si au final, on a quand même trouvé des bivouacs agréables où on a pu faire des grillades et voir de superbes couchers de soleil !
Sur les spots, on est toujours accompagnés de chiens, comme en Grèce. Mais ici, ils sont carrément protégés par un panneau officiel. Il y a des aménagements pour eux et tous les gens les nourrissent ! On ne vous raconte même pas les chiots trop mignons qu’on a rencontrés !!
😅🤪😱 Anecdote, fun fact 😱🤪😅 :
Quand tu découvres l’envers du décor… On se trouve un spot bord de plage pas très loin d’Izmir. Une crique loin de la 4 voies, juste pour nous. Il y a quelques bicoques de gens qui font des petites cultures. Quelques vaches. Trois chiens calmes. Du sable gris. Pas trop trop de déchets (quoique… On commence à s’habituer). Bref un cadre presque bucolique. On se balade sur la gauche de la plage. C’est mignon. On emprunte le chemin qui part à droite et gravit la colline… Et là… Waouh… une vue imprenable sur une immense raffinerie (ou un truc du genre) qui s’étend derrière les collines protectrices de notre anse (la photo n’est pas super parlante, mais en vrai c’est 😱)…
Bref, dans une photo paradisiaque tout est souvent question de point de vue et de cadrage…
On a failli visiter Izmir…
C’était au programme même si ce n’est pas un incontournable. Une petite immersion en ville nous faisait envie… C’était avant de découvrir le haut niveau de pollution du secteur😖.
Déjà, la route d’arrivée était galère. Des camions, des tracteurs, tout le monde qui fonce, des trous, des bosses… Parvenus dans Izmir, on découvre qu’on ne voit rien. La ville baigne dans un nuage de pollution. Ça pique les yeux, le nez, la gorge… On décide donc de traverser sans s’arrêter.
Direction une grande plage à 10 minutes d’Éphèse, comme ça demain on sera sur place de bonne heure. Cette plage est vraiment super grande et comme le sable est bien tassé, on peut rouler dessus en camping-car, sans problème. À la tombée du jour, on observe le va et vient des mariés qui viennent se faire photographier par des professionnels avec drones, projo et tout le bazar. Si vous voulez préparer le book de votre mariage, c’est apparemment THE place to be ! On vous aura prévenus ! On a ici une petite pensée pour les mariées qui, vu le vent froid qu’il y avait, doivent maintenant toutes avoir une angine…
Ephèse, merveille du monde.
Vous ne pouvez évidemment pas faire la Turquie en camping-car sans vous arrêter sur ce site archéologique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO !
Un conseil : allez-y de bonne heure ! Dès l’ouverture du site. Ce sera votre seule chance d’échapper à la chaleur et aux cars de touristes. C’est ce que nous avons fait. Et du coup on a pu profiter pleinement du théâtre en seule compagnie des chats locaux et faire des photos de la célèbre bibliothèque de Celsius sans personne (1/2 heure plus tard, ce n’était plus envisageable). C’est une des rares journées où on a eu un vrai beau soleil avec un magnifique ciel bleu. On vous laisse admirer !
Bafa Gölü, le spot de rêve de la Turquie en camping-car !
Nous n’étions pas certains que l’accès à Héraclée du Latmos, au bord du lac Bafa, soit possible pour notre gros véhicule. On a tenté quand même et on n’a pas regretté. Au bout d’une route étroite, c’est effectivement un lieu superbe ! Le lac est salé. C’était autrefois une baie de la mer Egée. Avec une citée. Mais aujourd’hui les vestiges de temples, d’agora, de citadelles, de murs d’enceintes sont occupés par le village où vit une communauté de paysans. Habitants, vaches, poules, ânes et moutons évoluent au milieu des ruines et des chaos granitiques qui composent le mont Latmos. C’est original et plein de charme. On a pu se garer sur la plage, juste devant les ruines immergées. Et même avec le temps gris c’était super beau : les pélicans, aigrettes, hérons, mouettes et canards y trouvent refuge.
Le secteur se prête à la rando. On a fait une partie de la voie carienne (carian trail) et c’est top (à voir en vidéo, plus bas dans cet article) ! Malheureusement, après un petit resto, on a vu les gendarmes👮♂️👮♂️ arriver et demander à tout le monde de quitter les lieux. Il faut dire que c’est un parc naturel et qu’en cette période de vacances, de nombreux fourgons et caravanes étaient arrivés. On a donc plié bagages à regrets…
Iasos antique, la bonne surprise !
Nous sommes arrivés là sans l’avoir prévu. C’est le spot le plus proche que nous ayons trouvé après Bafa Gölü. On arrive un samedi soir, c’est donc un peu bruyant… Mais le lendemain on décide de rester pour visiter les vestiges de Iasos. Une acropole, une agora et un petit musée. L’ensemble est vraiment chouette. Il n’y a pas un chat, c’est gratuit et certains éléments sont relevés ce qui rend le site lisible ! On vous le conseille.
Pendant que nous sommes là, on en profite pour aller au restaurant. En face de notre camping-car on voit plein de bateaux de pêche, des marchands de poisson et des restaurants. On en choisit un. C’est midi, dernier jour du ramadan, le gars nous propose d’office poisson/ salade sans nous proposer de carte (c’était déjà le cas à Bafa Gölü). C’était bon, mais on espère qu’un jour on pourra tester autre chose ! Tous les chats du coin sont là et on doit défendre notre part 😂 (on vous montre ça dans la vidéo ci-dessous)!
Marmaris
On reprend la route. Et quelle route ! Des virages, des pentes à 10% qui n’en finissent plus… Là on est vraiment très satisfaits de l’optimisation moteur (voir notre tuto vidéo ici). Tout ça pour aller sur la péninsule de Marmaris et se rendre compte qu’il faudra refaire tout le trajet dans l’autre sens…
Bon, on va dire que le spot le mérite… Belle vue sur la mer turquoise malgré la brume, et surtout c’est notre premier coin silencieux : pas de musique, pas de muezzin, pas de circulation et les chiens qui n’aboient qu’une fois pendant la nuit. Même pas le bruit de la mer (plate) et pas de lumière ! Un vrai spot sauvage😴 !! Du coup, pour profiter (et rentabiliser les kilomètres…) on reste 2 nuits dans ce lieu qui sera le dernier de cette première partie de notre road trip en Turquie en camping-car. On quitte ensuite la mer Egée, pour arriver en Méditerranée.
La Turquie en camping-car et en vidéo 😎
Vous voulez voir plus de Turquie en camping-car ? Cliquez sur l’image pour lire la vidéo.
Premières impressions
Après ces 11 premiers jours dans le pays, on peut dresser un premier bilan de nos impressions personnelles :
- Les Turcs sont hyper gentils, souriants et serviables (par contre ils ne parlent pas beaucoup anglais et nous très très peu turc…😁).
- On n’a aucun sentiment d’insécurité. Les gens laissent d’ailleurs leurs affaires dehors et ont l’air de peu fermer à clé.
- L’inflation est galopante (70% sur un an) avec le change c’est favorable pour nous, mais les Turcs doivent galérer.
- On est frappés par l’absence de port du voile. Malgré le gouvernement conservateur, cette partie de la Turquie nous paraît extrêmement européenne. Les femmes se promènent en mini jupes, cheveux découverts et décolorés. En tout cas dans les villes. Dans les campagnes, le foulard est plus présent mais pas systématique.
- Pendant toute cette période on était sur la fin du ramadan, on n’a donc pas trop cherché à manger dans les restaurants qui semblaient plus ou moins fermés. En revanche on a vu beaucoup de gens venir pique-niquer sur les plages en pleine journée.
Conseils pour voyager en Turquie en camping-car :
Infos pratiques :
🟢Le camping sauvage est autorisé. On rencontre d’ailleurs de nombreux locaux en fourgons.
🟢De bonnes routes à 4 voies relient les villes principales. Dès qu’on en sort, l’état de la chaussée est plus dégradé et les chemins sont parfois assez étroits. Attention, partez avec des freins en bon état : les pentes à 8, 10% sont nombreuses et longues. On passe son temps à monter et descendre.
🟢Attention, ça roule vite, et les Turcs ont une certaine propension à doubler à l’arrache. Il faut donc être vigilant.
🟢Nombreux check points de gendarmes (contrôles de vitesse et de papiers). On nous a arrêté une fois, mais c’était une erreur, ils nous ont fait repartir tout de suite…
🟢Les stations services sont nombreuses et toutes au même prix. Pas besoin de chercher la moins chère !
🟢Nombreuses sources le long de la route pour faire le plein d’eau. C’est souvent un peu lent mais très pratique.
🟢Les WC publics à la turque sont pratiques pour vider les eaux noires. Il n’y a pas d’aires de camping-car.
🟢On trouve facilement des distributeurs d’argent. Certains prennent des commissions. On vous conseille ING, Ziraat Bankasi et Halkbank. Attention il y a toujours un message compliqué qui vous parle de taux de change… prenez en monnaie locale, pas en Euros (concrètement : cliquez sur le bouton en bas à gauche pour ING et Ziraat).
🟢Pas de problème pour faire les courses. Pour l’instant, on a testé Migros et Carrefour SA. Migros est moins cher. En conclusion, voici quelques spécialités testées : pidem (sorte de pizza), ayran (boisson rafraichissante à base de yaourt, eau et sel), manti (raviolis, servis avec du beurre fondu, du paprika, du yaourt), le beurre rance, plein de sucreries (à cause des 3 « jours sucrés » qui marquent la fin du Ramadan😋), on adore les espèces de barbe-à-papa rose ou blanche…
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